Cours econimie
Il s’agit ici de traiter des relations entre inégalités et justice sociale. Nous avons vu qu'il y a encore beaucoup d'inégalités dans la société moderne, ce qui pose la question de leur justification : au nom de quoi tolère-t-on des inégalités ? Pour comprendre ce problème, nous allons d'abord étudier ce qu'on appelle l'idéal égalitaire, c'est-à-dire la conception de l'égalité qui prévaut dans nos sociétés démocratiques, ce vers quoi on tend - sans forcément l'atteindre d'ailleurs (A). Nous verrons alors que l'égalité et la justice peuvent être deux choses différentes, et que l'on peut parfois accepter des inégalités parce qu'elles sont plus justes que l'égalité (B).
A) L'idéal égalitaire
Pourquoi parler "d'idéal égalitaire" ? D'abord parce que l'égalité n'est jamais pleinement atteinte dans la réalité. Ensuite parce que, malgré tout, elle reste une valeur très partagée, un "idéal" qu'il faut atteindre. Mais, si l'égalité n'est jamais accomplie, pourquoi reste-t-elle un objectif ? Et si elle est si communément partagée comme valeur, pourquoi reste-t-elle si difficile à réaliser ? C'est cette contradiction apparente que nous allons maintenant essayer de comprendre.
- Les sociétés démocratiques reposent toujours sur l'idée d'égalité parce qu'un ordre social ne peut être accepté que s'il repose sur une certaine égalité entre les individus
Vous avez sans doute l'habitude d'associer la démocratie à la liberté, notamment la liberté de parole, d'opinion, et la liberté de vote. Or, vous avez sûrement remarqué que, depuis le début de cette section, nous associons systématiquement la démocratie à l'égalité. Pourquoi ?
* D'abord parce que la démocratie est elle-même un principe d'égalité. En effet, la règle démocratique de base (un homme = une voix) est une règle égalitaire, qui dit que, dans le processus de la décision publique, chacun dispose du même pouvoir, du même poids. Les avis individuels se valent et c'est