Chapitre 1 : la conscience comme commencement.

Introduction René Descartes est celui qui va révolutionner la philosophie. Il est en rupture avec la philosophie aristotélicienne issue de la théologie médiévale. En effet, à partir du XIIe siècle, le théologie catholique sous l'influence musulmane va construire toute une école (la scolastique) en récupérant la pensée d'Aristote, ses concepts et ses catégories. C'est notamment vrai dans la physique. Mais à partir du XVIe siècle, et surtout au tournant du XVIIe, les contestations des catégories aristotéliciennes deviennent systématiques, notamment bien sûr avec la nouvelle physique de Galilée. Ce que le christianisme a ajouté au monde grec, c'est l'idée d'intériorité, c'est-à-dire l'idée d'une âme qui est en même temps toute intérieure et toute entière dans l'infini de Dieu. Descartes est catholique et il connaît d’une part l’influence de Saint Augustin qui pense cette intériorité de l’âme comme présence à soi et à Dieu et aussi d’autre part celle de Saint Anselme, mais pour ce qui relève de la science, il connaîtra les mêmes problèmes que Galilée. Or on peut comprendre l'effort de Descartes comme une tentative pour poser la relation sujet objet comme commencement absolument fondé : son but est de fonder et défendre la physique moderne. Il s'agit ici d'une fondation de la connaissance qui doit être absolument indubitable. Le projet cartésien, c'est faire coïncider commencement et fondation. L'enjeu est tout autant ontologique que métaphysique : c'est à la force de ces principes que l'on mesure une connaissance vraie. Et Descartes sait qu’une construction solide repose sur ses fondations. Seule une métaphysique absolument fondée peut assurer une connaissance vraie. Si la métaphysique intervient ici, ce n’est pas comme foi ou espérance : la référence à Dieu est nécessaire pour justement assurer les fondations de la science ; mais le coup génial de Descartes sera de partir non des textes sacrés, de l’orthodoxie