Cours sur le siècle de la philosophie des lumières
Le nom « philosophe », appliqué aux grands écrivains du XVIIIe siècle, Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Diderot, pour ne citer que les plus connus, a une acception différente de l’usage commun. Il ne renvoie pas en effet à des auteurs de systèmes de pensée, comme Descartes, Leibniz ou Kant, mais à des hommes épris de la justice et de liberté, soucieux d’éclairer leurs contemporains, par leurs écrits, voire par leurs actes. Aussi bien ce siècle a-t-il pu être nommé « siècle des Lumières ».
La lutte contre les préjugés :
Le début du XVIIIe siècle est marqué par le sens du changement.
Les récits des voyageurs introduisent à la notion de relativité, et une sagesse venue d’ailleurs invite à observer de manière critique les mœurs françaises.
A une attitude de soumission fondée sur l’obéissance, les philosophes veulent substituer un esprit libre examen fondé sur la raison.
Un engagement dans le siècle :
Les philosophes aux côtés des victimes de l’injustice
L’exemple de l’affaire Calas est emblématique de l’engagement concret des philosophes.
En 1761, on avait accusé un commerçant protestant de Toulouse, Jean Calas, d’avoir assassiné son fils, retrouvé pendu dans sa boutique. Il n’aurait pas supporté la conversion récente de celui-ci au catholicisme. Sans que l’on ait cherché à élucider le mystère de cette mort, qui pouvait être un suicide, on condamna et on exécuta Cala en 1762. Voltaire examine le dossier à la demande de la famille, acquiert la certitude qu’il y eu une tragique erreur judiciaire et, par une campagne d’opinion sans précédent, obtient la réhabilitation de Calas en 1765.
Les luttes des philosophes
Selon la formule de Beaumarchais, les philosophes cherchent à s’attaquer, par leurs écrits, à « une foule d’abus qui désolent la société »
Dans le domaine religieux, ils luttent contre l’intolérance.
Dans le domaine politique, ils s’élèvent contre l’absolutisme et ses dérives comme les « lettres de cachets »