Court management de projet
Pourquoi, malgré la reprise économique, le chômage persiste-t-il ? Comment prendre en compte dans la gestion des entreprises, la dimension culturelle de chaque pays ? Philippe d’Iribarne, auteur de La Logique de l’honneur nous propose sa nouvelle manière de comprendre les phénomènes économiques, jetant un pont avec l’organisation dans les entreprises. Quels sont les points de départ “factuels” de votre réflexion ? Philippe d’Iribarne : Au départ je me suis intéressé aux entreprises. Je pensais d’abord qu’en s’efforçant de comprendre la manière dont la société embraye sur le fonctionnement de l’appareil productif, et en le faisant de manière comparative, on pouvait mieux comprendre les rapports de l’économie à son environnement culturel. J’avais dans l’idée - idée qui s’est révélée tout à fait fausse - qu’il pouvait y avoir une espèce de lien mécanique entre la société d’un côté, et le fonctionnement technique et économique des entreprises de l’autre. Il est apparu que pour saisir cette relation, il fallait comprendre la manière dont la gestion, intelligemment ou non, se saisissait des possibilités offertes par les systèmes sociaux et culturels. Ceux-ci proposent un répertoire de formes d’organisation légitimes. Le gestionnaire doit mettre en place les pratiques d’organisation cohérentes avec ces formes. Cette recherche a été faite au Cameroun et a montré que le système de gestion ne convenait pas bien à la culture du pays, a la manière dont on y concevait la coopération, les relations hiérarchiques. Mon intérêt s’est déplacé de l’aspect économique vers celui de la gestion. Ce travail, qui n’avait pas du tout été prévu pour cela, a rencontré des interrogations de la part des praticiens concernant l’universalité des méthodes de gestion américaine ou japonaise, sur la gestion des entreprises multinationales … Logique marchande, logique statutaire Pour conduire votre analyse du chômage, vous proposez d’opposer une logique marchande à