Cpte rendu de réunion
Différentes formes d’héritage
À l’intérieur de la famille, la première transmission est celle du nom, qui fixe une filiation, officialise une reconnaissance et définit une origine et une identité. L’enfant abandonné, dépourvu de patronyme et de patrimoine, doit se construire ce que personne ne lui a donné, un nom, un passé, une histoire. Transmettre un nom, qui s’accompagne d’un patrimoine génétique, c’est aussi inscrire un être dans une lignée dont il convient d’adopter les valeurs, les croyances, le mode de vie, les comportements. Cela se fait par l’éducation. Don Diègue (Le Cid de Corneille) rappelle à son fils la prédominance de l’honneur sur les sentiments personnels ; le père de dom Juan définit les impératifs moraux de la noblesse. La transmission du patronyme et des valeurs se complète d’enseignements divers, et d’éléments d’une histoire familiale, dont on sait, depuis Freud, qu’elle prend parfois la forme d’une mythologie construite de récit en récit. L’héritage peut être constitué de lourds secrets de famille ou d’une malédiction tragique que chacun cherche à détourner. D’autres transmissions sont nécessaires sur le plan de la collectivité : souvenirs historiques, mémoire, témoignages), mais aussi environnement durable dans lequel puissent vivre les générations à venir.
Déterminisme ou liberté?
On comprend alors pourquoi les transmissions, outils de pérennisation, sont aussi des facteurs de ruptures. Il arrive que l’inscription dans une filiation constitue une contrainte, prenne la forme d’impératifs insupportables, ou pèse trop lourd sur celui qui doit les supporter et qui s’en trouve redevable. Pierre Bourdieu, sociologue, parlant des « contradictions de l’héritage », évoque ainsi le poids de certains choix paternels dans