Création de la valeur
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CRÉATION DE VALEUR ACTIONNARIALE ET COMMUNICATION FINANCIÈRE
Les deux dernières décennies ont vu s’opérer une modification radicale du paradigme managérial. L’approche qui tend à se généraliser, connue sous le nom de création de valeur actionnariale, consacre la place de l’actionnaire dans les préoccupations stratégiques de l’entreprise, favorise de nombreuses opérations en capital, suscite l’apparition de nouveaux critères d’évaluation des performances et change le contenu de la communication financière. Elle ne pouvait, dès lors, rester sans impact sur la régulation financière.
I – LE CONTEXTE
1. Les évolutions macro-économiques amènent à accorder une plus grande attention au coût des ressources financières. Dans les années 80, le creusement des déficits publics dans les grandes économies occidentales, associé au processus de désinflation, a contribué à la montée des taux d’intérêt réels élevés à des niveaux très supérieurs à la rentabilité du capital physique. Il en a résulté une forte concurrence entre emprunteurs publics et privés ainsi que, pour ces derniers, une hausse du coût d’opportunité de l’investissement liée à la meilleure rémunération des placements financiers alternatifs. Dans les années 90, d’autres investissements en actions sont venus élever les normes de rentabilité. Il s’agit des titres cotés sur les marchés émergents et des valeurs technologiques qui ont offert des rendements supérieurs à ceux des actions traditionnelles.
2. L’organisation nouvelle des métiers financiers consacre la diversification des risques et l’activisme des représentants des actionnaires Traditionnellement, le capital des entreprises françaises cotées était composé d’actionnaires individuels stables mais atomisés et au comportement peu actif ainsi que d’institutionnels français et de participations croisées avec d’autres sociétés. Deux éléments sont venus modifier ce schéma : q Les produits d’épargne collective (mutual funds,