Criis
Les grèves de mai-juin 1936 revisitées par Antoine PROST
| Association Le Mouvement Social | Le Mouvement Social 2002/3 - N°200
ISSN 0027-2671 | pages 33 à 54
Pour citer cet article : — Prost A., Les grèves de mai-juin 1936 revisitées, Le Mouvement Social 2002/3, N°200, p. 33-54.
Distribution électronique Cairn pour Association Le Mouvement Social. © Association Le Mouvement Social. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Les grèves de mai-juin 1936 revisitées par Antoine PROST*
ans la mémoire collective, les grèves du Front populaire occupent la place exceptionnelle d’un événement fondateur ; elles marquent à la fois l’accès à la dignité de ce que l’on peut nommer, alors, la classe ouvrière, l’affirmation de sa force et l’entrée dans une forme de modernité sociale qu’instaurent les « conquêtes » des accords Matignon. Pourtant ce qui s’est joué en mai-juin 1936 nous échappe encore en partie. L’abondante historiographie des grèves a évolué au gré des préoccupations, soucieuse d’abord d’analyser le déroulement et la chronologie du mouvement, puis d’identifier les responsabilités politiques ou syndicales, sans en dégager toute la signification. C’est à cette question que l’on voudrait s’attacher ici après un bref rappel des événements eux-mêmes.
D
Trois