Crime passionnelJe ne sais quelle puissance inconsciente me poussa à aller t'ouvrir. Je savais que tu étais derrière la porte, j'avais peur mais je ne contrôlais plus mes pas. J'étais guidée vers la porte comme poussée par le magnétisme d'un amant. Je sentais déjà ton odeur avant même d'avoir ouvert. Ton odeur goût olive. Ton odeur verdâtre. Ton odeur chaude et salée. Je n'attendais que toi mais je ne voulais plus te voir, jamais. J'ai ouvert la porte et j'ai compris. Tu te révélais enfin. Tu es entré. J'avais tout perdu, tout gagné à la fois. Quand tu as prononcé mon prénom, l'odeur de l'olive s'est mélangé à la vue d'une grande cascade. Quand tu m'as touché l'épaule, j'ai entendu la sarabande de Schubert. Mes sens souffraient de dyslexie en ta présence. Je souffrais du bonheur de t'avoir enfin près de moi. Toi le génial, toi le sage ; moi la sauvage, moi la malade. Tu savais tout et moi si peu. Je t'en voulais pour ça, je t'aimais aussi pour ça.Je touchais du doigt le rythme de la vie quand tu m'embrassais sur la joue. Tu ne me voulais que du bien et pourtant tu me faisais mal. Je voyais ma douleur dans tes yeux. Ton regard infini respirait la honte d'avoir été heureux. Je te détestais de connaître le bonheur, moi qui le fuyais comme la gangrène. Tu semblais m'aimer malgré tout. Qu'est-ce qui m'a poussé à aller t'ouvrir la porte ce jour-là ? Je ne le saurai jamais. Toi, tu savais que je viendrai. Tu savais à quel point mon amitié pour toi n'avait de limite que le sexe. Je t'ai souvent imaginé nu face à moi. Je voulais sentir l'essence de l'olive mûre. Le contact intime avec toi me manquait terriblement. Pourquoi m'as-tu refusé la couche ce jour-là ? Tu venais me voir après toute cette attente et tu n'as pas voulu de moi dans notre lit.Tu m'as mis hors de moi, tu sais. Notre amitié n'aurait pas été touché par un simple acte sexuel. Ta fidélité t'a perdu à jamais. Je ne regrette rien de ce qu'il s'est passé ce jour où mon inconscient a pris le relais. Tu m'avais