Criminalité fémnine
N° 134
Par Chadwane Bensalmia
Rarement évoqué, le crime féminin est une réalité au Maroc.Des meurtres pour leur grande majorité, mais aussi d’autres crimes qui vont de la constitution de bandes criminelles au trafic de drogue.
La majeure partie des affaires ont trait au meurtre avec préméditation (Photos AFP)
En 2002, D.F est condamnée à la peine capitale pour séquestration, coups et blessures entraînant la mort. Deux ans plus tôt, K.F écope de la même peine, pour le même crime. Cinq ans auparavant, A.S est jugée pour meurtre et mutilation du corps de son mari. L’idée reçue veut que la criminalité soit naturellement associée aux hommes. Les femmes, si elles se laissent aller à de tels excès, constituent forcément l’exception. Il suffirait pourtant de prendre connaissance des chiffres pour reconsidérer cette vérité. Au terme de l’année 2002, les statistiques fournies par la direction de l’administration pénitentiaire évoquent 230 condamnations pour crime sur les 1776 femmes incarcérées, soit 13 % de la population carcérale féminine (le tableau ci-dessous traite uniquement des adultes). En 1998, les chiffres annonçaient 187 condamnations pour crime. Soit une augmentation de près de 19 % en 4 ans. Une tendance à la hausse qui s’explique, entre autres, par l’élargissement du champ de la criminalité féminine. Désormais, on trouve de tout dans le quartier des femmes des centres de détention. Escroquerie, constitution d’association de malfaiteurs, trafic de drogue, enlèvement, coups et blessures, séquestration, meurtre…
Meurtre
La majeure partie des affaires criminelles ont trait au meurtre avec préméditation. Qui sont ces femmes et quel est le déclencheur de l’acte ?
Jeunes pour leur majorité, elles ont une moyenne d’âge de 35 ans. Elles vivent autant en milieu rural qu’en milieu urbain. Et peu d’entre elles ont des antécédents. Violence conjugale, désespoir, poids social, crises de folie passagère sont autant d’éléments