Crise économique
Signaler ce documentIl n’a échappé à personne, et P. Krugman s’en est fait largement l’écho, que nombre d’économistes n’ont pas vu venir la crise. Pour autant, on ne compte plus les conférences, déclarations, entretiens de ces mêmes professionnels pour tirer les leçons de la crise et identifier et corriger les « dysfonctionnements » qui en sont responsables.
La Revue de la Régulation propose de revenir sur ce paradoxe en cherchant à comprendre comment la structuration de la discipline a pu contribuer à cette situation, aussi bien dans son organisation interne (modes de production et de diffusion des savoirs, règles de fonctionnements et d’évaluation, etc.) que dans ses rapports complexes avec d’autres disciplines (sociologie, histoire, science politique, mathématiques etc.) et ses liens avec les mondes politiques, médiatiques ou des affaires. Elle entend également mettre en perspective les reconfigurations de la discipline qui ont pris place et celles qui se dessinent aujourd’hui.
Dans une perspective résolument pluraliste et pluridisciplinaire (science studies, sociologie de la connaissance et des professions, analyse de réseaux, histoire de la pensée économique, histoire des sciences, épistémologie, etc.), les thèmes suivants – la liste n’est pas exhaustive – retiendront plus particulièrement notre attention :
En quoi l’usage de certaines méthodologies et certains modèles a-t-il pu contribuer à la cécité ou à la myopie relative de la discipline ? En quoi ces outils et ces usages (statut des données empiriques, modalités d’administration de la preuve, mise en lumière des limites de validité des modèles, etc.) sont-ils spécifiques aux sciences économiques, notamment par rapport aux sciences physiques, biologiques ou aux autres sciences sociales ?
En quoi l’évolution de l’enseignement de l’économie (technicisation, marginalisation de l’histoire économique ou de la pensée par exemple)