Crise de cuba
Moment paroxystique de la guerre froide, la crise de Cuba souligna les limites de la coexistence pacifique, et se solda par un retrait de l'URSS en échange d'une concession publique et de deux promesses confidentielles accordées par l'administration Kennedy. En apparence mineures à l'époque, elles ont été considérées en Occident dans les décennies suivantes comme très contraignantes pour la politique extérieure des États-Unis. Un « téléphone rouge » reliant directement la Maison Blanche au Kremlin fut installé après la crise afin de pouvoir établir une communication directe entre l'exécutif des deux superpuissances et éviter qu'une nouvelle crise de ce style ne débouche sur une impasse diplomatique, dépeinte par Stanley Kubrick dans son film Docteur Folamour. La résolution de cette crise ouvrit la voie à une nouvelle période de la guerre froide, la Détente.
En mai 1962, Nikita Khrouchtchev déclenche l'Opération Anadyr : il envoie 50 000 soldats, trente-six missiles nucléaires SS-4 et deux SS-5 ainsi que quatre sous-marins à Cuba pour empêcher les États-Unis d'envahir l'île. Contrairement à ce qui a été longtemps soutenu (notamment par Michel Tatu) 2, la résolution de la crise créée par la construction du mur de Berlin n'a joué aucun rôle dans les motivations du chef d'État de l'URSS.[réf. nécessaire] En tout cas le problème n'apparaît jamais dans les archives soviétiques. Les services américains surveillaient le trafic maritime russe en route vers Cuba, certains documents font état de mouvements de matières premières depuis l'Afrique et d'autres continents. Les tonnages reportés mois par mois faisaient état d'une augmentation croissante. L'analyse