Crise de la dette : tour du monde des prochaines cibles
Jusqu'où ira sa chute ? Cette crise s'arrêtera-t-elle aux frontières de l'Europe ? Pour les économistes, le danger est que cette crise de l'euro se mue en une crise mondiale des dettes publiques. L'Américain Nouriel Roubini, l'un des rares à avoir vu venir le choc des subprimes, a prévenu, mardi, à Londres: "Ce qui se passe en Grèce n'est que la pointe d'un iceberg de problèmes de dettes et de déficits publics, dans beaucoup de pays développés, pas seulement en zone euro mais aussi au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et au Japon."
Toutefois, face aux doutes et à d'éventuelles attaques des marchés, prompts à désigner des cibles, tous les pays n'affichent pas la même vulnérabilité.
• LES PAYS À RISQUE ÉLEVÉ
Les marchés ne pardonnent pas aux Etats qui cumulent un fort niveau d'endettement, ou de gros déficits, avec des problèmes de compétitivité. Des perspectives de croissance faibles, voire nulles, signifient moins de recettes fiscales, donc une moindre capacité à rembourser la dette.
Avec un énorme déficit public – 11 % du produit intérieur brut (PIB) – et un commerce extérieur déficitaire, l'Espagne, passée de la surchauffe à la récession, se trouve dans leur ligne de mire. La demande intérieure est pénalisée par l'endettement des ménages et des entreprises. L'activité est plombée par l'éclatement de la bulle immobilière. Son tissu industriel est faible. Aux yeux des investisseurs, le pays, privé de croissance, est un maillon faible.
Le Portugal souffre aussi d'une faible compétitivité. Le secteur