Crise de la grece
Oui, c'est une crise sérieuse. Surtout parce que l'Europe ne dispose pas des moyens de faire face à un événement de ce type. La crise grecque est une crise de financement d'un Etat, exactement le type de crise contre lequel on pensait s'être prémuni avec le traité de Maastricht grâce à toutes sortes de précautions concernant la limitation des déficits, des dettes, etc. En revanche, aucun mécanisme n'a été mis en place pour gérer ces crises si elles surviennent. On s'est même plus précisément interdit de le faire, parce qu'on voulait éviter de donner l'impression qu'on aiderait un pays qui aurait des difficultés, et par là inciter les Etats membres de la zone à des comportements imprudents.
On s'est aussi explicitement interdit d'utiliser, au sein de la zone euro, les mécanismes de prêt qu'on a mobilisés l'an dernier pour venir en aide à la Hongrie, à la Lettonie ou à la Roumanie. C'était une erreur. Du coup, l'Union européenne n'est pas en mesure, sans acrobatie juridique, d'offrir à la Grèce une assistance. Non pas en prenant en charge ses dettes, ni même en garantissant ses emprunts, ce qui à terme reviendrait au même (de ce point de vue, les bases du traité sont bonnes : chaque Etat doit rester responsable de ses dettes) ; mais en lui apportant des prêts conditionnels. Mais l'Europe ne peut même pas lui en accorder, comme le ferait le Fonds monétaire international (FMI).
Comment sortir de cette crise ?
Pour l'instant, on parie sur le fait que l'affirmation vague d'une solidarité financière future de la part de l'Europe calmera les marchés et que les Grecs feront des réformes suffisantes. C'est un pari : il peut être gagné ou pas. Dans ce genre de situation, le FMI impose aux pays concernés des réformes douloureuses, mais leur apporte en contrepartie des prêts conditionnels. Actuellement, les Européens ne veulent pas que le FMI intervienne dans la zone euro, mais ils ne fournissent pas pour autant à la Grèce l'aide