Crise dette souveraine en europe
omme le rappelle J-C.TRICHET, la zone euro, considérée comme un tout, est en meilleure situation que les Etats-Unis ou encore que le Royaume-Uni, tant en ce qui concerne sa situation budgétaire que ses comptes extérieurs (cf. graphiques 1, 2 et 3). Si le constat est indéniable, le fait que la zone euro ne soit pas une véritable union monétaire rend la comparaison peu pertinente. C’est une « construction originale » car dépourvue de fédéralisme budgétaire, l’un des éléments clés d’une union monétaire optimale. Sans doute, les marchés sont- ils sous influence1 et sous-estiment-ils l’engagement politique pour l’euro, voire le coût de son abandon. Il reste qu’ils s’intéressent non pas à la zone dans son ensemble mais aux pays membres. La crise de la dette souveraine de la zone euro a montré les conséquences de l’un des défauts patents de l’UEM : la conjonction d’une politique monétaire commune avec des politiques budgétaires décentralisées et non coordonnées (absence de fédéralisme budgétaire). Cela explique que l’on ait pu souligner, à l’époque de la préparation de l’euro, la nécessité préalable d’une plus grande intégration politique (sauf, pour reprendre une image connue « à commencer à bâtir une maison par le toit », on aura reconnu la thèse allemande de l’euro comme couronnement de la construction européenne). On aurait pu espérer que, une fois l’euro lancé, les éléments d’une zone monétaire optimale se mettraient en place, cela n’a pas été le cas. La baisse des taux, consécutive au transfert de crédibilité de la Bundesbank à la BCE, a, au contraire, stimulé l’endettement, soit privé (Espagne, Irlande) (cf. graphique 5), soit public (Grèce), la hausse de la dette ne s’accompagnant pas de celle des charges (cf. graphique 4). Le caractère disciplinant de la monnaie unique s’est révélé illusoire, tout comme l’incitation attendue à la mise en œuvre de réformes structurelles.
C
Solde budgétaire, en % du PIB
4 2 0 -2 -4