Crise
Jusqu’à Schumpeter, une grande partie des économistes considéraient le progrès technique comme un fait économique imprévisible et indépendant. Au mieux, certains le considéraient comme un fruit de la croissance. Pour eux, plus il y a de capital accumulé, plus on peut faire de recherches et donc plus on a de chances de parvenir à innover. Pour l’économiste autrichien, le progrès technique n’est pas une manne qui tombe du ciel.
Il s’explique par la volonté d’innover de l’entre preneur, le héros de Schumpeter. C’est la capacité à prendre des risques du chef d’entreprise qui fait avancer la technique. Mais, pour que l’entrepreneur soit incité à prendre des risques, il faut que le timing soit le bon. C’est pourquoi Schumpeter est un ardent défenseur de la théorie des cycles économiques.
Selon lui, l’économie connaît des périodes régulières de croissance et de dépression. Le progrès technique crée la richesse. Lorsqu’une invention révolutionnaire est lancée, tout le monde se jette dessus. Les clients arrivent massivement, et les concurrents fleurissent. Il en est, par exemple, ainsi de l’ordinateur. Lorsque IBM a lancé le tout premier ordinateur personnel, il était tout seul, le nombre de fabricants de PC est ensuite devenu très important.
Cette multiplication des acteurs contribue à la croissance. Mais une fois qu’ils sont devenus trop nombreux, l’innovation n’en est plus une et la croissance est stoppée. De plus, pendant les périodes fastes, les innovations à partir du progrès originel se multiplient, à l’exemple des mini-PC, après l’ordinateur personnel. Ainsi les innovations arrivent par grappes.
Pourquoi doit-il y avoir des périodes de récession ?
Pour Schumpeter, les périodes de récession sont normales et fréquentes. Elles coïncident avec le moment où la concurrence devient trop forte. Selon lui, le monopole est en fait le véritable enjeu de l’innovation. L’entrepreneur a intérêt à investir pour pouvoir acquérir