Crise
L'erreur fondamentale est de vouloir faire jouer un rôle politique à l'éducation en croyant "fonder un nouveau monde avec ceux qui sont nouveaux par naissance et par nature" (227). Cette illusion très ancienne devient pathos de la nouveauté dans ce pays d'immigration que sont les États Unis, où l'on s'est emparé des "théories modernes de l'éducation" venues d'Europe. Est en jeu la volonté égalitaire qui aboutit au nivellement.
2) TROIS EXPLICATIONS DELA CRISE
- l'idée de laisser les enfants se gouverner eux-mêmes : la tyrannie du groupe est plus pesante que l'autorité d'un maître
- l'idée de privilégier la formation pédagogique des maîtres par rapport aux compétences disciplinaires.
- l'idée d'apprendre en faisant faire et en jouant.
3) L'ESSENCE DE L'EDUCATION
Dans son rapport à la vie (domaine du biologique), l'enfant est en devenir. Dans son rapport au monde, (domaine de la culture) l'enfant est nouveau : il faut ménager lentement son entrée dans le monde. Le rôle de la famille est de le tenir à l'abri, dans la sphère privée. L'éducation est donc affaire familiale et privée (237-241). L'État, en instituant l'école, a créé un lieu transitoire qui n'est ni privé, ni politique, et qui permet "une première entrée dans le monde". L'autorité des maîtres consiste à faire connaître le monde sans encore mettre en contact avec lui, ils ont la responsabilité de la transmission de l'héritage culturel reçu des générations précédentes.
L'essence de l'éducation est donc le conservatisme "pris au sens de conservation".
4) LA CRISE DU MONDE MODERNE
Cette crise de l'éducation révèle une crise du monde moderne, qui est crise de l'autorité et de la tradition. Quand le respect du passé allait de soi, éduquer allait aussi de soi. Mais la tradition ne structure plus notre monde. Il faut donc "fermement séparer le domaine de l'éducation des autres domaines, et surtout celui de la vie politique et publique", il y va du salut du