Crise
Note CIRANO préparée par Mathieu Laberge, directeur de projet, mars 2009
Le protectionnisme américain durant la crise de 1929 Lors de l’élection présidentielle de 1928, le candidat républicain, Herbert Hoover, a plaidé pour un support tarifaire à l’industrie agricole américaine durement touchée par la surproduction d’après‐guerre. Le principal geste protectionniste de la Grande Dépression découle de son accession à la présidence américaine. Il s’agit de l’adoption du Smoot‐Hawley Tariff par le Congrès américain, en juin 19301. Après discussion, une augmentation des tarifs de plus de dix points de pourcentage a été votée, notamment dans les industries agricole, du tabac et de la nourriture, des produits chimiques et du textile. Le tarif ad valorem moyen est passé de 34,61 % en 1922 à 42,48 % en 19302. Le volume des importations américaines ne reviendra à son niveau de 1929 qu’à partir de 1941, soit 11 ans après l’adoption du Smoot‐Hawley Tariff. Bien qu’on ne puisse attribuer l’entièreté de la baisse des importations américaines à l’augmentation des tarifs, on considère généralement qu’elle a contribué à rendre la dépression plus longue et plus rigoureuse. L’effet isolé de l’augmentation des tarifs sur les importations américaines se serait traduit par une baisse de 4 % à 8 %3. L’impact de la baisse des exportations américaines sur le commerce international a été important. Au Canada, les exportations de sciages ont diminué de 34 % entre 1929 et 1931. Le même phénomène a été observé dans plusieurs autres industries : blé (‐3 %), produits de la mer (‐12 %), lainages (‐62 %), produits laitiers (‐65 %) et bétail (‐84 %)4. L’adoption de mesures protectionnistes par les États‐Unis a été un facteur important favorisant la propagation de ces mesures dans le monde après