Critique de Maus :

Art Spiegelman, de son vrai prénom Arthur, est né en 1948 à Stockholm. Celui-ci est un illustrateur et auteur reconnu, une figure phare de la BD underground américaine des années 70-80 mais surtout célèbre pour Maus qui, lui a valu le prix Pulitzer. Fils de juifs polonais, émigrés aux Etats-Unis, il doit faire face au décès de sa mère et sortira quelques années plus tard un livre parlant de son suicide (Prisoner on the HellPlanet). Marié à l’artiste romancière française Françoise Mouly, il figure ensuite à la tête d’un magazine satirique et s’épanouit au sein du comique underground. En 1986, il publie le premier tome de Maus puis le second en 1992, c’est la première fois qu’une BD attire autant l’œil des critiques. Vers 1993, il rentre au New-Yorker et réalise quelques refus et conflits avec les médias. Enfin, en 2003, il publie des journaux et magazines dans lesquels il raconte son expérience du 11 septembre 2001. Pour finir, il reçoit le grand prix de la ville d’Angoulême en janvier 2011, et est désormais, en 2012, président de ce même festival.

A travers Maus, Art Spiegelman nous raconte son histoire, ou plutôt celle de son père, rescapé d’Auschwitz. Art, le fils, part à la recherche de la mémoire de Vladek, le père.
Les deux se disputent sans cesse et leurs histoires s'entremêlent habilement : les dialogues entre le père et le fils essaient de se remémorer les terribles souvenirs, d’apporter un témoignage de Vladek, détruit par son passé. Nous pouvons donc en conclure que c’est un devoir de mémoire.

Art a choisi, pour illustrer sa BD, la déshumanisation physique et mentale, par le zoomorphisme sous forme de bestiaire : les juifs sont représentés par des souris, les nazis par des chats et les polonais par des porcs. De plus, il y a peu d’expression du visage, ce qui sous-entend qu’ils sont tous de la même race. Etrangement, on s’habitue très bien aux traits et au dessin. Le choix du « noir et blanc » conquière le