Critique de « tartuffe d’après tartuffe de molière » de gwenaël morin
Le théâtre veut dire : le lieu d’où l’on voit. Le théâtre met la parole dans la lumière. Avec Tartuffe d’après Tartuffe de Molière, j’ai voulu tenter de capter ses ombres. -Gwénaël Morin
Une grande surface verte fluo au sol, une table et une représentation du tableau le radeau de la méduse de Géricault, tel était le décor pour la mise en scène de la pièce Tartuffe d’après Tartuffe de Molière. Un décor rudimentaire fait de bric et de broc accompagné d’acteurs sans costumes, c’est ce qui fait la modernité de la mise en scène d’une pièce classique. Gwénaël Morin fait un début de pièce très original : nous rentrons dans la pièce, les acteurs sont déjà sur scène. Il semble qu’eux aussi attendent le début de la pièce. Morin est présent pour nous accueillir et fait sonner les 3 coups avec un brigadier fait maison. Les premières scènes sont réussies et très attractives du fait de la parfaite citation d’alexandrins des acteurs et de leur gestuelle parfaitement maîtrisée. Nous y voyons des personnages féminins joués par des acteurs masculins, ce qui a pour but de créer un certain comique. Cependant, l’apparition de tartuffe est décevante et ne donne pas l’effet attendu par une personne ayant lu le texte d’origine auparavant. L’acteur n’investit pas suffisamment ce rôle mesquin et hypocrite et se contente de réciter son texte avec cependant un minimum de charisme. De plus, l’humour devient vite très décalé et audacieux. On retrouve donc un Molière sexué. Un comique de gestes autour d’ambiguïtés érotiques s’instaure donc sur Orgon du fait de son admiration démesurée pour Tartuffe et sur Tartuffe lui-même du fait de son intérêt pour Elmire. Nous retrouvons des points de mise en scène significatif dans la pièce. Tout d’abord, le jeu d’éclairage. Orgon demande sans cesse le noir avec juste la lueur de sa bougie qui est toujours coupée par la demande de la lumière de ses compagnons qui veulent