Critique littéraire "voyage au bout de la nuit "
« Voyage au bout de la nuit » de Louis-Ferdinand Céline a tout pour déplaire. En apparence.
Que de fourberies, menteries, lâchetés, vomissures, raclures et pire encore. Nous voilà plongés dans l’univers de notre Ferdinand dans lequel il navigue tant bien que mal, plutôt mal que bien.
Pour la première fois, Louis-Ferdinand se fait appeler Bardamu. Voici donc notre héros, celui qui nous guidera dans son aventure : Ferdinand Bardamu, chair à canon de première classe, perdant à la loterie de la vie avant même d’être né ; il a pas inventé la poudre celui-là, mais il a au moins la plaisante gentillesse de ne pas le revendiquer !
Ah ! La guerre ! La grande guerre qu’on lui a dit ! Moins clémente encore que la suivante pour le simple troupier, chargé aux commissions. Autour de lui les corps de ses camarades s’entassent et les horreurs de cette guerre lui en font voir ! Il n’a alors l’envie que de sauver sa peau, bien loin de ses pensées héroïques et patriotiques. Et les Généraux plus paumés encore se contentent d’avancer dans le noir sans la moindre fichtre idée d’où ils vont…
Céline, en revanche, il sait où il va ! Même si les chemins sont parfois sinueux et semés d’embuches, son style et sa syntaxe nous emmènent à voir ce qu’il veut nous montrer ! Le personnage Léon Robinson en est l’illustre preuve. Le mauvais ange de Bardamu qu’il rencontre dans un village perdu le remet un peu sur le chemin. Heureusement qu’il est là lui, qu’on dirait.
Mais l’horreur continue et voilà que notre Ferdinand, nommé Caporal, qui a le moral tellement haut, dit tout sec : « Invoquer sa postérité, c’est faire un discours aux asticots». Il faut dire que « Voyage au bout de la nuit », chef-d’œuvre de la littérature française du XXème siècle, doit en partie son succès à ses métaphores Célinienne.
Même si l’ennuie guète à certains moments, il est très vite éclipsé par un humour macabre et gratuit de la pitoyable condition humaine.
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