Critique mirror teeth
"Mirror Teeth" ; de Nick Gill ; par Groupe Vertego, Guillaume Doucet
Représentations au Théâtre de la Paillette
Mirror Teeth est l'histoire d'une famille anglo-saxonne, mise en scène par Nick Gilles. A priori rien de rebutant, et une bonne réputation auprès du public des premières représentations. Un décor original : une pièce délimitée par un muret avec un mobilier réduit. Un thème musical rock, sympa et représentatif d'un courant musical aussi revendicateur que cette famille est conventionnelle. Plus généralement un superbe travail sur le son, partie intégrante de la pièce. Comme vous sûrement, je me suis dit "Tiens, ça démarre bien, voyons la suite".
La suite reste malheureusement la même que ce que je viens d'écrire : une famille bourgeoise anglo-saxonne, dépeinte dans toute son absurdité, vit au rythme des pérégrinations de ses membres : un père businessman, une mère au foyer, un fils étudiant, une fille lycéenne. Si on approfondit : le père marchand d'arme clame son innocence devant les atrocités qu'il encourage, la mère soumise, crédule et un peu blonde sur les bords ne s'illustre que par une personnalité inexistante et un don pour les préjugés racistes, le fils étudiant du haut de son esquisse de connaissances sur le monde, nous laisse un faux espoir pour le dénouement de la pièce, la fille enfin, aussi "sexuellement active" (selon ses dire) que son petit ami est intégré dans la famille. Ce personnage en marge du récit n'échappe pas au lot de caricatures : un africain catholique pétri de naïveté et de bonnes intentions.
Rajoutez une dose de parodie, une pincée d'humour anglais et un filet de sauce amer, et vous aurez une idée de l'impression générale que m'a laissé cette pièce.
Pourtant j'entend les rires épars autour de moi, quelques applaudissements, mais si irréels que c'est à se demander si il s'agit du fan-club, ou de gens payés à faire "la claque" pour impressionner l'auteur présent ce soir