Critique precious
L’histoire se déroule dans le quartier d’Harlem, en 1987. Claireece ‘Precious’ Jones, interprétée par Gabourey Sidibe, est une adolescente afro-américaine. Sa vie est un véritable chaos, dont ses parents en sont la plus grande cause : son père, parti depuis quelques mois, abuse d’elle depuis son enfance et sa mère, Mo’Nique, la frappe, l’insulte et la prend pour son larbin. C’est une battante qui, sous son visage terriblement impassible, cache une jeune femme surprenante et attachante. Avec son physique imposant, l’actrice casse la baraque. Elle épate et reste d’une éblouissante justesse. Precious survit en se réfugiant dans des fantasmes de gloire. Ce sont des passages comiques essentiels au film, qui permettent de rendre celui-ci moins accablant et d’une justesse touchante : le spectateur reprend haleine. La musique, souvent enjouée, participe elle aussi à donner du souffle à son récit. Car sans cela, l’histoire serait véritablement étouffante. Le tableau est parfois à la limite de l’abject et du vomitif, soutenu par plusieurs inserts visuels et sonores frappants sur de la nourriture en train de cuire et baignant dans l’huile.