Croire, est-ce le contraire de savoir ?
Cependant comment puis-je garantir que mon savoir est un véritable savoir et pas seulement une croyance, si je ne mets pas ce savoir à l’épreuve ? De la même manière, comment puis-je éprouver ma croyance si je ne la mets pas en relation avec le savoir de telle sorte que je puisse au moins prétendre à la valeur de vérité de ma croyance : une croyance que l’on saurait être fausse vaudrait-elle encore la peine d’être crue ? Par conséquent, la frontière entre le fait de croire et de savoir ne semble pas réductible aussi facilement qu’on aurait pu le penser, à une relation de contrariété. Comment alors mieux cerner leurs relations exactes ?
Tout d’abord c’est la relation du sujet à l’objet qui est ici en question dans la mesure où l’on interroge le fait de croire et le fait de savoir : c’est bien la capacité du sujet à justifier de la valeur de son énonciation qui est ici en question.
D’autre part, l’opposition apparente du savoir et du croire ne peut être pensée véritablement que par la mise en évidence du doute comme lien d’émergence de la vérité. C’est bien le doute qui va constituer l’épreuve commune de la croyance et du savoir pour permettre de les penser. C’est dans le scepticisme que la croyance semble être la plus proche du savoir.
Enfin, la mise en évidence du jugement comme lien commun d’énonciation du savoir et de la croyance n’explique pas que le croire ne diffère pas du savoir mais oblige à dissocier les deux en fonction de