Croissance des populations, croissance des productions
Tout d’abord pour susciter l’émotion du lecteur à travers la progression de l’argumentation, il s’appuie sur un discours qui fait appelle aux sentiments, il s’agit du registre pathétique. Victor Hugo tente de persuader en cherchant à attendrir les lecteurs et à toucher leur sensibilité à l’aide d’un vocabulaire affectif : « doux êtres » (l.2), « innocents » (l.9), « anges » (l.9). En interpellant le lecteur avec des phrases interrogatives ou exclamatives qui le pousse à réfléchir ou à agir comme : « Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? » (l.1), « Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ? » (l.3), « Ô servitude infâme imposée à l’enfant ! » (l.17) ou « Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain ! - d’Apollon un bossu, de Voltaire un crétin ! » (l.21/22). D’autre part, Hugo utilise une syntaxe faite d’alexandrins qui donne une grande régularité et une majesté au texte. L’inventivité des figures de style comme les personnifications qui compare la « machine sombre » (l.7) à « un montre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l’ombre » (l.8) et à un être vivant : « qui donne, en somme, une âme à la machine « (l.27/28) contribuent à l’éloquence du discours argumentatif, et donc à sa persuasion. La gradation : « prison (l.6) - bagne (l.9) - enfer (l.9) », est une figure de style qui favorise aussi cette manière de s’exprimer avec aisance. L’adverbe « sous » est souvent employé : « sous les meubles » (l.4), « sous les dents » (l.7) pour appuyer sur le fait que les enfants sont sous la tutelle des adultes et Hugo trouve totalement incrédible et affreux que la bêtise des hommes aille aussi loin, tout cela pour « produire la richesse en créant la misère » (l.24). Encore une fois à travers ces termes une certaine éloquence est développée. Victor Hugo s’exprime clairement. De plus, il utilise des verbes forts tels que : « tue » (l.19), « haï » (l.29), l’anaphore « maudit » (l.30/31) et « brise » (l.27) pour appeler le