Croissance et demande
On ne connaît que peu les premières années de La Fontaine. On sait néanmoins qu'il étudia au collège de Château-Thierry jusqu'en troisième. Il y apprit surtout le latin, mais, soit par négligence, soit par paresse, ne s'intéressa pas au grec. Il le regrettera plus tard quand il aura besoin de certains textes anciens dont il ne pourra lire que les traductions latines. Entre temps, en 1647, son père le maria à Marie Héricart, alors âgée de 14 ans (1647). Mais ce mariage de complaisance ne fut pas un mariage heureux, c'est le moins que l'on puisse dire. Et malgré la naissance d'une enfant, Charles, en 1653, La Fontaine ne fut jamais ni un bon mari, ni un bon père.
En 1652, La Fontaine fut reçu en qualité de Maître des Eaux et Forêts. Il essaya du mieux qu'il pût d'exercer cette lourde tâche. En 1672, il vendra l'intégralité de cette charge. Lorsque le travail lui en laissait le temps (de plus en plus souvent au fil des années !), il partait à Paris rencontrer ses amis. Là, il se mêlait aux sociétés précieuses et surtout libertines de l'époque. Il y rencontrait Maucroix, Furetière, les frères Tallemant, Antoine de la Sablière. Sa vocation poétique s'éveillait de plus en plus. Il passait de longues heures à lire Malherbe, son préféré, mais il admirait aussi les écrits de Benserade et Voiture, Rabelais et Boccace. C'était pour lui le moment des petits vers, épîtres, épigrammes, ballades à la façon de Marot. Peu après, il se lia intimement avec Molière, Boileau et Racine et écrit 'les amours de Psyché et Cupidon', charmant roman en prose entremêlé de vers(1669). Après Fouquet, il fut le protégé de la Duchesse de Bouillon et la Duchesse d'Orléans. En 1673, il passa chez Madame de la Sablière, et après la mort de celle-ci en 1693, chez Madame