Création
(Travail de création littéraire)
Par
Malek Saada
Groupe : 00601
Travail remis à
David Faust
Dans le cadre du cours
601-102-04 :
La littérature française d’hier à aujourd’hui
Collège de Maisonneuve – Formation continue
Hiver 2010
Les printemps éternels
Chapitre premier
J’ai feuilleté les pages de ma mémoire pour t’écrire une histoire, et dans ce marché aux souvenirs, il a fallu que je ralentisse, que je prenne mon temps comme l’aurait souhaité Kundera. Ton image s’est alors imposée d’elle-même, sans aucune invitation, se frayant un chemin vers le présent, tout en arrachant à l’oubli, des fragments de ma jeunesse. Oui, toi que j’ai rencontré alors que je n’avais que six rides et demie, et que quarante rides plus tard, tu es toujours là, sans que je ne te connaisse mieux. À vrai dire, je n’en ai pas besoin car non seulement tu es le même mais plus est, tu es toujours à la même place, toujours devant moi tel un monument érigé à la gloire du devoir.
Je t’en ai voulu, je t’en veux et je te veux comme une orchidée qui s’arroserait d’elle-même. Tu as toujours été à mes côtés dans les moments sombres mais il y a eu des moments où toi, tu les as rendus sombres; des moments intenses où toutes mes cellules se confondaient afin de libérer toute la sève d’adrénaline contenue dans mon étouffement. À propos, connais-tu l’histoire de ce journaliste, qui voulant connaître, jusqu’au bout, les sensations du condamné à mort. Il a fini par vivre l’expérience de ma suffocation, mais il n’est arrivé ni à écrire ni à décrire ce qu’il a vécu, faute d’avoir approché de trop près la faucheuse. Par contre, dans toutes mes tentatives d’incursion dans ton monde, je ne meurs pas ! Je nage dans l’infinitude, je m’y noie même sans jamais atteindre ni voir le rivage salutaire et je ne meurs point. Charlemagne ne t’a crée que parce qu’il a reçu la visite de Dieu sinon comment expliquer ton immortalité, à moins que comme Dorian