Cuba
Che Guevara — un modèle pour les anticapitalistes ?
Romain Szencinski Et Claude Meunier
2€
Socialisme International
Il n'est pas de sauveur suprême: Ni Dieu, ni César, ni tribun. Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes: Décretons le Salut Commun. Pour que les voleurs rendent gorge, Pour tirer l'esprit du cachot, Soufflons nous-mêmes notre forge! Battons le fer quand il est chaud! L’internationale
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No more heroes ?
Che Guevara et l’anticapitalisme aujourd’hui
Encore aujourd’hui, Ernesto “Che” Guevara a beaucoup pour attirer les anticapitalistes. Il apparaît tout d’abord, et même ses ennemis le reconnaissent, comme un homme intègre qui a tout sacrifié pour ses idées révolutionnaires. Comme celui qui a été au bout de lui-même pour lutter pour une cause qui lui apparaissait juste. Comme celui qui écrivit en 1965, dans sa lettre d’adieu à Fidel Castro : "Dans une révolution on triomphe ou on meurt". Surtout, il est celui qui aurait pu finir sa vie comme un haut dignitaire à Cuba, mais n’a pas hésité à repartir sur le chemin de la guérilla au Congo puis en Bolivie. Il est celui qui a résisté aux compromissions auxquelles l’aurait inévitablement mené son appartenance au régime castriste. Sa mort a fait naître le mythe du "Che" car elle semble l’avoir lavé des échecs des régimes dits communistes et tout particulièrement de celui du gouvernement de Cuba. Mais que pouvons-nous apprendre de l’expérience de Guevara pour se battre, au XXIème siècle, contre le capitalisme ? Le cœur même de la vision de Karl Marx est contenu dans la phrase « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre
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des travailleurs eux-mêmes », et les paroles de l’Internationale reprennent cette idée : « Il n’est pas de sauveur suprême, ni Dieu ni César ni Tribun / Producteurs, sauvons nous nous-mêmes ! ». Le travail des révolutionnaires doit être de tout faire pour que les travailleurs ordinaires ne subissent plus les changements politiques et économiques,