« Dix volumes ne suffiraient pas à dire toute l’injustice faite aux femmes algériennes, cent volumes ne suffiraient pas à expliquer, comment, malgré tout, elles arrivent à conserver de la dignité à la vie, de l’espérance à leurs enfants, de la poésie à leurs œuvres, de l’amour dans leurs cœurs. » Saïda RAHAL-SIDHAIM [1]

INTRODUCTION

L’islam, troisième religion monothéiste du monde, représente aujourd'hui plus d’un milliard deux cents millions de fidèles. Il véhicule auprès des sociétés occidentales des images passéistes, d’immobilisme, de fanatisme et de violence vecteur principal d'expression des mouvements islamistes, et suscite un sentiment de méfiance et de suspicion des occidentaux. De plus, l’Islam apparaît comme rétrograde dans sa conception du vécu féminin. Un constat s’impose : dans tous les pays où l’islam est la religion majoritaire, les conditions de vie des femmes restent encore aujourd’hui particulièrement précaires. Des progrès certains ont été réalisés en terme de scolarisation, d’accès au travail, de culture mais force est de constater que le chemin à parcourir vers l’émancipation et l’égalité reste long. Quels sont le rôle et le statut de la femme en islam ? quel est son champ d’action et de liberté dans la société musulmane ? Quels sont les facteurs qui participent de cette situation ? Les conditions de vie des femmes musulmanes sont fortement influencées par la prépondérance du texte coranique et l’intangibilité de la loi chariaque. A cela s’ajoutent les us et coutumes, dont le poids est renforcé par leur institutionnalité religieuse. Les femmes connaissent des sorts très différents selon les régimes politiques en place, selon qu’ils ont inscrit la laïcité dans leur réalité quotidienne ou qu’ils ont mis en place des régimes de type islamique. Après l’analyse des facteurs structurels et politiques influant les sociétés musulmanes, nous étudierons la lutte que les femmes mènent, contre les courants