Culture générale
Thème 1: Le droit au miroir de la littérature |
Bien des juristes ont tendance à considérer que le droit doit rester l'affaire des juristes et que les non spécialistes ne peuvent en avoir qu'une approche d'amateur, d'incompétent. Par conséquent, étudier le droit à travers la littérature semblera incertains, une démarche discutable, risquée. Pourtant, le droit dit à sa manière quelle sont les valeurs collectives d'une société, elle fournit des repères aux individus que nous sommes. Le droit dit ce que sont nos représentations mentales (qu'est ce que c'est le gouvernement, les parents...). Dans cette mesure le rapprochement du droit et de la littérature ne paraît pas à ce point « tiré par les cheveux ». Exemple: Platon ( 428-347 avant JC), il a précisément une attitude ambiguë à l'égard des écrivains à ce sujet. Dans son dialogue la République, il estime que, les poètes et les auteurs de pièces de théâtre n'ont rien à faire dans une cité idéale. Le premier devoir des législateurs c'est de les chasser. Étant donné qu'ils créent des histoires, Platon leur reproche d'introduire dans les esprits la confusion entre le vrai et le faux, sur un plan morale la confusion entre le bien et le mal. De plus les poètes s'adressent aux parties basses de notre âme et surtout à ce qu'on appelle le sensible, le charnel et pas suffisamment à l'intellect. Ils ne nous aident pas forcément à réfléchir.
Dans son dernier dialogue, intitulé Les lois, il s'adresse à ces hommes de lettres avec un certain respect qui nous surprend de sa part, il les considère toujours comme des étrangers à la cité mais il les qualifie de « meilleurs étrangers ». Selon lui, il y a une ressemblance entre des gents qui écrivent des pièces de théâtre et des législateurs qui écrivent des lois. Les législateurs eux-mêmes prétendent écrire une pièce de théâtre mais ils considèrent qu'elle est la plus parfaite.
Chez Platon, l'exclusion initiale des littéraires de sa cité idéale relève