Culture
Le Péristyle
L’Opéra de Lyon reconstruit par Jean Nouvel, inauguré en 1993, fait aujourd’hui partie du patrimoine architectural international. En terme d’architecture théâtrale, c’est une des plus belles réussites de la seconde moitié du XXe siècle. Jean Nouvel établit un “dialogue entre histoire et modernité“, capitalisant sur les espaces, multipliant les volumes, intégrant les quatre murs d’origine et le foyer du public dans un bâtiment résolument contemporain. Respectant le périmètre préexistant du théâtre, il a su faire naître un outil de travail large et efficace. L’Opéra de Lyon se fait théâtre dès l’entrée du public, invité à un parcours qui est spectacle en soi. Des escaliers – mécaniques ou non – donnent accès à la salle ; dans cette ascension, le spectateur découvre des jeux de volumes, de lumières, de reflets colorés. L’immense coque suspendue noire de la salle est une œuvre plastique singulière qui forme un très beau contraste avec les stucs, les ors et les fresques du foyer du public, souvenir de l’édifice tel qu’il existait au XIXe siècle.
Et, si l’on descend les deux grands escaliers de marbre noir brillant, on découvre l’Amphithéâtre, un espace scénique complémentaire de la grande salle, espace de recherche, d’ouverture et d’échange. L’Opéra de Jean Nouvel cite allusivement les couleurs classiques du théâtre, le rouge et l’or. Le noir, couleur dominante de la salle, permet la concentration du regard sur la scène et invite au théâtre. L’Opéra de Lyon est un chef-d’œuvre au service des chefs-d’œuvre. Sa modernité nous rappelle combien l’opéra, la musique, la danse doivent rester des arts contemporains. Serge Dorny
Directeur général de l’Opéra national de Lyon
L’Opéra entre le Rhône et la Saône
© F. Guy/ Agence d’Urbanisme de Lyon
UN NOUVEL OPéRA
Il y a trois siècles et demi que Lyon abrite un opéra. Naissant en Italie en 1607 avec L’Orfeo de Claudio Monteverdi, le genre lyrique donne très vite lieu à des