Cyles marchés bic
�������� ��������������������������
N°28 juillet/août 2006 ÉTUDES DE CYCLES VITAUX
1
ÉTUDES DE CYCLES VITAUX
LES STYLOS À BILLE VUE D’ENSEMBLE L’Argentine a été le berceau du stylo à bille, l’Amérique sa pouponnière et la France son service de soins intensifs. Le stylo à bille a été breveté pour la première fois en 1888, puis 350 autres fois, sans succès, jusqu’en 1935. C’est alors que le journaliste hongrois Laszlo Biro et son frère chimiste Georg ont commencé à mettre au point un prototype. Ils ont ensuite rencontré le président argentin sur une plage, qui les a invités à construire une usine dans son pays, ce qu’ils firent en 1943. Les deux frères ont vendu quelques stylos puis se sont retrouvés à court d’argent. Mais l’idée a fini par prendre. Milton Reynolds, un homme d’affaire américain habitué à gagner et à perdre des fortunes, s’est inspiré de l’un des premiers stylos des frères Biro. Sur les conseils de ses avocats, Reynolds a ignoré le brevet de Biro et a commencé à produire des stylos en 1945 et à les vendre par l’intermédiaire du magasin Gimbel à Manhattan. Le magasin en a vendu 10 000 le premier jour à 10 dollars pièce (l’équivalent d’environ 105 dollars en 2006). Ce succès a déclenché une compétition frénétique impliquant certains noms familiers (Eversharp, Parker) entraînant une baisse des prix qui, associée à la fiabilité limitée et à la tendance des stylos à fuir (qui a motivé la création du protège-poche), a amené l’industrie au bord de l’effondrement. Le marché du stylo a été relancé au début des années 1950 par Patrick Frawley (Papermate brand) aux Etats-Unis et surtout par Marcel Bich (Bic) en France. Frawley a introduit la pointe rétractable et l’encre qui ne tache pas. Bich s’est concentré sur l’essentiel, étudiant chaque stylo sur le marché. Cela a donné le Bic Cristal, un stylo jetable d’usage courant à six faces et transparent : simple, commun, très fiable et bon marché. Aujourd’hui c’est le stylo à bille par excellence