Cyrano de bergerac acte iii scene 10
Cyrano de Bergerac, publié au XIXème siècle, par Edmond Rostand, place son action à Paris au XVIIème siècle. Cette pièce de théâtre traite de l'Amour impossible entre Cyrano, handicapé par une proéminence nasale, et la belle Roxane qui ne brûle d'amour que pour Christian. Dans cette scène, Cyrano, résigné, choisit de sacrifier son amour et de venir en aide à son rival. Se faisant passer pour lui, il tente de séduire Roxane, sa cousine, qui ne se doute évidemment pas du subterfuge et pense que Christian trouve soudainement les bons mots pour lui traduire ses transports amoureux.
On peut se demander quels sont les différents aspects de la relation entre ces trois personnages. Cette scène est caractérisée par deux thèmes très forts qui s'en dégagent : l'Amour qui devient un hymne à la femme aimée et le climat mensonger duquel Cyrano de Bergerac drape ses paroles pour mieux séduire Roxane.
L'Amour est bien sûr le pilier central de cette pièce et notamment de cette scène qui prend une tournure inattendue. Cyrano accepte de jouer le rôle de Christian, son rival pourtant. Pour séduire l'objet de son coeur il tente, en premier lieu, de la sublimer. Devant la déception apparente de Roxane aux efforts oratoires de Christian, Cyrano tente de la séduire par divers procédés. L'usage d'alexandrins en est bien sûr un, car il enveloppe ses propos de noblesse et solennité, mais Cyrano prend aussi soin d'ajouter à ses vers des compliments très imagés pour capturer le coeur de Roxane. La femme aimée joue donc des rôles très différents à mesure que Cyrano la complimente : "une communion ayant un goût de fleur" (v 19) en est un exemple. Il ne la considère plus en tant que femme mais la sanctifie habilement. Ce terme peut aussi bien évoquer le partage amoureux entre deux amants qu'un amour emprunt de religion, qui serait alors de la vénération pour une femme devenue déesse. Roxane, qui n'est apparemment pas de lignée