« L’Histoire me sera indulgente car j’ai l’intention de l’écrire. ». Cette citation, de Winston Churchill laisse songeur... Ecrire l’Histoire en la faisant ? Ou bien en la réécrivant ? César est notre seul témoin de la guerre des gaules dont les écrits nous sont parvenus et la question de la justesse de son témoignage se pose souvent... Les 7 livres des Commentaires sur la guerre des Gaules se présentent comme un dossier contenant les documents relatifs à la campagne que Jules César, alors proconsul de la Gaule cisalpine, a mené en Gaule de 58 à 52 avant jésus christ. Année par année, César relate les opérations qui opposèrent les légions romaines aux différentes populations de la Gaule et retrace l'avancée de ses troupes jusqu'au Rhin et en Grande-Bretagne. L'ouvrage a pour conclusion la victoire d'Alésia, remportée sur le chef arverne Vercingétorix à la tête d'une coalition de tous les Gaulois. Le passage que nous devons étudier se situe dans le dernier livre de ces Commentaires, dans la section vingt et vingt-et-un. Peu avant dans l’œuvre, nous avons appris comment Vercingétorix a mise en place la technique de la terre brûlée : « il faut employer tous les moyens pour couper aux romains les vivres et le fourrage […] Le salut commun doit faire oublier les intérêts particuliers ; […] il faut incendier les bourgs et les maisons en tout sens […] aussi loin que l’ennemi peut s’étendre pour fourrager ». Cette tactique met les légions romaines en réelles difficultés : « Tout nos mouvements pour chercher des grains et des fourrages étaient épiés ; et si nos soldats se dispersaient ou s’éloignaient trop du camp, il les attaquait et leur faisait beaucoup de mal, quoiqu’on prît toutes les précautions possibles pour sortir à des heures incertaines et par des chemins différents » (7, 16). D’un côté comme de l’autre, les esprits s’échauffent et l’affrontement est ardemment désiré. Vercingétorix se doutant d’une future expédition de César pour tenter de trouver du fourrage a