Désir et bonheur
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Dissertation de Philosophie
Sujet : Faut t’il, pour être heureux n’avoir plus de désirs ?
Le bonheur est défini par la satisfaction de certains désirs. Mais il existe cependant des désirs assouvis qui ne nous rendent pas heureux pour autant (les désirs matériels). Les désirs qui impliquent la souffrance ne peuvent nous rendre heureux. Il en va de même des désirs qui impliquent des plaisirs mêlés de douleurs (comme le dit Platon). Dès lors, pour être heureux, il importe de connaître le Bien et de vivre selon lui. Et s’il est difficile à connaître, au moins la vie qui consiste à le rechercher a le mérite de nous amener à éviter les faux plaisirs que suscitent les opinions et la vie en société. Ne peut-on faire un pas de plus et finalement considérer que ce sont tous les désirs qui doivent être mis de côté ?
C’est que le désir ne dépend pas de nous une fois que nous l’avons contracté. Par contre, la volonté est nôtre. Elle consiste dans le choix. Dès lors, ne faire que ce qu’on veut est le plus sur moyen d’être heureux. Le bonheur est, sinon impossible, disons aléatoire. L’individu ne dépend pas des événements et sa volonté est toujours faite. Pour être libre et heureux il faut vouloir la réalité telle qu’elle est en ayant toujours choisi ce qu’on doit faire. « Il vaut mieux changer ses désirs que l’ordre du monde » (Descartes).
Néanmoins, cette conception confond la satisfaction qui accompagne la réalisation de la volonté qu’elle nomme joie avec la satisfaction des désirs qu’on nomme plaisir (Cicéron). Une vie sans aucun plaisir semble être la vie d’une pierre ou d’un cadavre (Platon).
Mais il faudrait se poser la question du sens de la problématique. Le désir est-il assouvi ou contrôlé ? Tous les désirs contribuent-ils au bonheur ? Est-ce que le simple fait de désirer ne conduit pas au malheur, puisque le désir est lui-même défini par un manque, une sensation qui s’apparente alors à l’absence de