Désirer es ce necessairement souffrir ?
Cependant, tous les désirs nous font-il autant souffrir ? N'existe t’il aucun désir exempt de souffrance ? On peut en effet différencier le fait de souffrir devant le désir déçu de réussite personnelle et celui de désirer un verre d’eau, ce qui n’entraîne non seulement pas la même souffrance mais peut-être au contraire un certain plaisir…
Alors, désirer, est-ce nécessairement souffrir ? Doit-on se dire que le simple fait de penser que l’on peut désirer sans souffrance est une idée des plus naïves ? Quelle est alors, la relation exacte entre le désir et la souffrance ? Dans quelle mesure, la pensée intervient-elle dans ce phénomène ? Est-il possible de dépasser la souffrance, profiter du désir comme d’un plaisir intellectuel ? Ou bien l’être humain en est-il tout simplement incapable, se condamnant ainsi à se faire souffrir tout au long de son existence ?
Pour commencer, que doit-on entendre par le mot « désir » ? A-t-il plusieurs sens ?
Un désir est toujours propre à l’individu qui l’éprouve. Le désir est différent d’une personne à une autre, et même d’une civilisation à une autre. Il dépend de la situation, de l’époque. Il s’agit donc de quelque chose d’acquis. On peut en déduire qu’il est en grande partie subjectif. Un même objet, par exemple un tableau en vente, ne suscitera pas la même réaction suivant la personnalité du client potentiel. Le désir nous est personnel, et parfois même, il apparaît secrètement : on l’appelle alors fantasme.
Le désir est issu d’un manque. On ne peut désirer que ce que l’on ne possède pas. Il s’agit alors de la tendance à vouloir combler un vide. Mais comment apparaît ce manque, comment se crée ce vide ? Qu’est ce qui rend un