Débat théatral sur la lecture

1688 mots 7 pages
Acte Premier, scène III.
FERDINAND, ISEULT, ERNEST, VITORINE.

(La scène se passe en 1859 dans le 4ème arrondissement de Paris, dans la cour d’une maison bourgeoise du quartier Saint-Gervais. Ferdinand, le père et sa fille Iseult s’entretiennent sur le futur amoureux de cette dernière. Iseult annonce alors à son père le prénom de l’homme avec qui elle aimerait faire sa vie : Léandre, un jeune écrivain, qui vient de finir ses études de Lettres. Mais Ferdinand ne conçoit l’avenir de sa fille qu’en compagnie d’Octave, grand médecin renommé de Paris, habitant le faubourg Saint-Honoré. Ernest est le valet de Ferdinand et Victorine la domestique d’Iseult, tous deux se trouvent au fond du théâtre).

ISEULT. – Mon choix est établit, c’est aux bras de Léandre que je bâtirai ma vie.

FERDIAND. – Ma douce, tout père aimant ne peut laisser son enfant dans un tel péché. Là est donc mon devoir de te guider, en te montrant le meilleur sentier à prendre pour faire de ta vie la fierté d’une famille, de Saint-Gervais, de Paris. Octave est donc l’homme qui te conviendrait amplement, il est fortuné, charmant, dévoué et aimant. Alors que, regarde ce lamentable Léandre que t’apportera-t-il si ce n’est que misère, infortune disgrâce et futilité ? Oui, un écrivain n’est rien, un écrivain ne t’apportera rien. Iseult chérie, tu comprends bien que la lecture est la condition même de l’existence de l’œuvre or il n’y a rien de plus futile et vain que lire. Sans œuvre l’écrivain n’a donc pas de métier, démuni d’un métier l’homme devient insignifiant, stupide et mendiant et cet homme dépourvu de vertu n’est rien d’autre que ton tendre Léandre.

ISEULT. – Je ne puis accepter votre discours insensé. La lecture n’est point oiseux, elle est la base même de la littérature, elle permet de montrer au combien notre monde est instruit, vertueux et plaisant.

FERDINAND. – Que nenni ! La littérature encombre le cerveau d’un savoir éphémère et imaginaire basé sur la niaiserie de l’homme. Les

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