Décision en groupe
Le cadre de ma réflexion se limite à celui d’un groupe (une association, une communauté, un collectif) qui est en mesure de choisir ses propres modes de fonctionnement. Là, où ils ne sont pas déterminés par des règlements administratifs ou des lois. Je constate, que même dans ces conditions, il y a de fausses perceptions des contraintes légales et de la liberté, preuve que nous sommes imprégnés par une culture qui puise très profondément ses racines.
1) La décision comme source potentielle de violence
Décider = faire violence ?
A l’origine de “décider”, il y a un mot latin, “decidere” qui signifie “trancher”, lui-même décliné de “caedere” qui signifie “couper”.
On retrouve la même idée dans l’étymologie de “crise”, qui vient du grec κρισισ qui désigne l’action 1) de distinguer, 2) de choisir, 3) de séparer, 4) de décider.1
On en retient donc que dans toute décision il faut trancher et que trancher fait forcément mal. On le voit, l’idée de la violence, de la mort, est très liée au fait de la décision. Cette vision des choses pourrait être supportable si elle ne servait de paravent à des conflits de pouvoir cachés. Il arrive en effet trop souvent, que la majorité l’emporte ou bien que la position hiérarchique l’impose.
Peut-on alors parler de “décision non-violente” ? On pourrait le faire si chaque décision prise respectait absolument chaque personne, ne fasse pas faire d’expérience de mort aux personnes qu’elle concerne.
L’idéologie du moindre mal
Je ferai remarquer d’abord que très souvent une décision à prendre est confinée à l’intérieur d’un cadre duel, - “ou bien ou bien” . C’est ce qui a, de fait, permis de développer l’idée “qu’entre deux mots, il faut choisir le moindre”. J’ai depuis longtemps prétendu que cette logique du “moindre mal” est une logique de “victimes”. Et c’est la lecture de Watzlawick qui m’a permis de comprendre cette intuition 2 . Lorsqu’on ne voit que deux possibilités