Désirer est-ce nécessairement souffrir ?
Le désir est toujours propre à l'individu qui l'éprouve. Celui qui désire être aimé souffre d'aimer car il craint de ne pas être aimé en retour ou bien il doute, comme l'indique Stendhal, de l'amour de son partenaire : m'aime-t-il ou m'aime-t-elle autant que je l'aime ?
Le désir est donc bien cause de souffrance. Ce qui est vrai du désir amoureux est vrai des autres désirs. L'envie, la convoitise et même le désir de réussite ou de reconnaissance, sont cause de souffrance . Cela dit, sans souffrance, il n'y aurait pas de tension vers l'objet du désir. Or cette tension est vitale. C'est cette tension qui fait naître la détermination ; c'est cette tension qui oriente l'action et qui peut même conduire quelqu'un à se surpasser pour atteindre son objectif. Sans elle, nous ne tendrions vers rien ; nous ne chercherions pas à atteindre le moindre objectif, encore moins à nous surpasser. Si la souffrance est une sensation qu'on enclure, le désir est avant tout actif puisqu'ilest le moteur de l'action.
Peut-on se contenter de dire que désirer, c'est souffrir si le désir est en même temps le moteur de l'existence ? Désirer est-ce seulement souffrir? Est-ce inévitablement souffrir ?
Y-a-t-il désir et désir ? Autrement dit, y-a-t-il des désir que l'on dopit fuir car la souffrance qu'ils engendrent est bien supérieure à la satisfaction qu'ils peuvent apporter ? Peut-on dire que désirer est nécessairement souffrir ?
Nous verrons tout d'abord que désir et souffrance vont de paire. Le mécanisme du désir suppose la souffrance. Mais le désir est bien plus. C'est ce nous montrerons dans une deuxième partie. Tout désir est tension mais c'est cette tension qui dirige l'action. Toute action n'est évidemment pas bonne. Aussi, ne s'agit-il pas de poursuivre tous nos désirs. Nous achèverons notre réflexion à dire qu'on ne peut pas se contenter de dire que tout désir est bon mais seulement ceux qui rendent possible l'accomplissement de