Développement durable
La multiplicité des définitions qui ont été proposées pour préciser la notion de développement durable constitue un obstacle plutôt qu’un instrument de clarification lorsque l’on tente présentation synthétique de cette question [1]. Pour aller rapidement à ce qui paraît l’essentiel, on se bornera à évoquer ici la définition la plus souvent citée, celle de la commission Brundtland [2], qui a marqué le véritable démarrage du débat public international sur la développement durable: celui-ci y est défini, on le sait, comme “un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs”.
Mais il est probablement vain de s’interroger sur les exigences, les contraintes et les possibilités de la durabilité du développement, si l’on ne précise pas au préalable le contenu - et les ambiguïtés - de la notion de développement elle- même et de ses traductions actuelles, le plus souvent considérées comme si elles allaient de soi, comme si ces traductions devaient être identiques partout, et comme si elles n’exigeaient pas des choix collectifs qu’il importe de préciser. Plutôt que de rechercher, encore une fois, la définition la plus satisfaisante du “développement” en général, parmi toutes celles qui ont pu être proposées depuis que le terme a été largement diffusé sur la scène internationale – soit, approximativement, depuis la fin de la seconde guerre mondiale-, on se borne ici à rappeler un certain nombre de repères indispensables à la discussion. Les principaux paraissent être les suivants :
Dans son acception la plus générale, le terme de “développement” peut être considéré comme un synonyme de celui, en usage depuis les Lumières, de “progrès social” (ou “sociétal”), au sens où “la société de demain peut être meilleure que celle d’aujourd’hui”, soulignant ainsi que cette amélioration dépend du choix des individus et des collectivités plutôt que d’un