Dans faux-pas, maurice blanchot écrit à propos de phèdre : « ce qui la conduit à la perdition, ce n’est pas seulement la fureur du désir, c’est aussi son rêve de candeur. »
Hélène
Dissertation : Phèdre, chez Racine et Garnier
Dans Faux-Pas, Maurice Blanchot écrit à propos de Phèdre : « Ce qui la conduit à la perdition, ce n’est pas seulement la fureur du désir, c’est aussi son rêve de candeur. » Commentez et discutez cette opinion à la lumière de votre lecture des deux œuvres au programme.
Le classicisme ludovicien mène Jean Racine à déployer, en 1667, le modèle de la plus pure poésie classique, alliant l’intensité du sujet et des passions à la maîtrise de l’évocation et de l’expression. Phèdre, sa tragédie notoire, se targue en effet d’avoir crée un personnage éponyme à la fois enclin au furor poeticus du héros tragique et à la lutte vaine d’un héritage parental marqué d’une double ascendance. Phèdre est avant tout “la fille de Minos et de Pasiphaé” (I, 1; v.36) et de ce fait, comme le souligne Georges Forestier, en proie à une moralité qu’on espère aussi infaillible que celle de son feu père, sage législateur puis juge aux Enfers. Mais son aspiration à se montrer sans défiance telle qu’elle est ne saurait devenir réalité dès lors qu’elle s’affiche susceptible de subir la même faiblesse que sa mère, victime de la malédiction divine de Poséidon qui l’entraina dans une passion incontrôlable pour un taureau blanc : le Minotaure. Si sa volonté de rester fidèle à ses obligations morales d’épouse, de mère et de reine crétoise persiste tout au long de son discours délibératif, son souhait de préserver son intégrité malgré un amour fortement blâmable car adultérin et incestueux l’entraine à son dessein mortifère. C’est la raison pour laquelle Maurice Blanchot écrit dans Faux-Pas : « Ce qui la conduit à la perdition, ce n’est pas seulement la fureur du désir, c’est aussi son rêve de candeur ». Et pour cause, Phèdre est unique puisque incarnant un être antithétique, dotée d’un éthos et d’un pathos – d’un caractère et