Dans la nuit de bicêtre
Le roman que nous propose Marie Didier met en scène Jean-Baptiste Pussin, personnage aujourd’hui oublié de l’histoire de la psychiatrie. Né en 1745 et ancien tanneur, il tombe gravement malade en 1771 et il est soigné à Bicêtre alors connu pour être un asile accueillant les malades mentaux, ou aliénés tels qu’on les appelait au XVIIIème siècle. L’arrivée dans cet endroit est un choc pour lui puisqu’il découvre un environnement qui lui était jusqu’alors complètement inconnu. Guérissant rapidement, il commence à travailler au sein de l’hospice et, progressivement, il intègre le service des aliénés agités. Doué d’une autorité naturelle et d’un grand sens de l’observation, il intervient auprès des aliénés avec humanité et c’est lui le premier qui déchaîne les malades. Plus tard, en 1793, il seconde le docteur Pinel dans la surveillance des patients et celui-ci se rend compte qu’une fois les malades déchaînés ils se comportent bien et ne sont pas forcément violents.
Jean-Baptiste Pussin est considéré alors comme le père de la psychiatrie puisqu’il est le premier à écrire ses observations et pendant qu’il travaille à l’asile, il n’hésite pas à choisir son personnel parmi les malades guéris et les convalescents car il les estime aptes à travailler. Marie Didier, auteur de ce roman et médecin, a voulu sortir Jean-Baptiste Pussin de l’oubli dans lequel il a été pongé en essayant de s’imaginer sa vie dans l’asile du XVIIIème siècle et en vivant à travers ses yeux le quotidien de cet établissement. Analyse :
Dans le roman de Marie Didier, on peut tout d’abord être étonné par la présence d’une double énonciation. En effet, deux univers sont confrontés : le XXIème d’un côté avec la manière dont elle a découvert l’histoire du personnage principal de son livre, et de l’autre côté l’univers presque carcéral de l’asile Bicêtre du XVIIIème siècle. Cet effet de style peut être difficile à comprendre au début mais on resitue aisément l’action au fur et à mesure