Dans la peau d'un(e) commissaire
Intro. : Un paysage peint par un artiste présente un moment qui fut le présent de certains, un moment figé à tout jamais, une interception du temps. C’est sur cette notion même du temps que l’artiste Louis Muhlstock a su exilé son art dans les années trente au Québec. L’artiste s’est prononcé sur son art et en a dit qu’il était « seulement une parcelle de temps ». En fait, on peut qualifier son art comme témoin de son temps. Dans cette même optique du temps et de la modernité, Paul-Émile Borduas rejette les idées et les représailles du passé pour témoigner de son temps. Le contexte répressif et conservateur de sa société, dans les années quarante entre autre, ainsi que l’automatisme de sa démarche provoqueront une controverse face à la liberté des arts, au modernisme. Au lieu de peindre des paysages ou des figures traditionnelles, il déformera la réalité observée pour aborder la forme «inconsciente et psychique» de l’art. Le «processus de création et de pensée» contrera les valeurs du clergé et le régime politique de Duplessis.
Louis Muhlstock
Caractéristique 1: La thématique de la «misère urbaine» à travers l’«exploration formelle» de la couleur : L’œuvre Porte ouverte de la troisième maison, ruelle Grubert, Montréal présente un tableau dont l’ensemble représente une parcelle de la ruelle Grubert, une porte ouverte, un corridor où des escaliers montent au prochain étage et dont les murs semblent «salis par les gris» et «déchiquetés» par l’usure via la présence de fissures. La façon dont l’artiste traite la couleur semble illustrer un accueil plus chaleureux à l’extérieur de la bâtisse qu’à l’intérieur du corridor. Par l’application d’un contraste de couleur complémentaire entre le vert flamboyant des portes voisines et le rouge dégradé de la porte ouverte ainsi que la carpette en avant-plan. Les couleurs chaudes s’opposent aux froides, dont le rouge qui représente un tapis au