Dans La Petite Fille Qui Aimait Trop Les Allumettes
En premier lieu, rongé par la culpabilité et l'idée de châtiment, le père d'Alice est responsable du déséquilibre mental de la narratrice. D'abord, par la violence physique, sexuelle et un contrôle excessif sur sa liberté, il exerce un pouvoir en distribuant des ordres à ses enfants, qui sont obligés de respecter un « très joli document, qui remonte à des siècles et des siècles, les douze articles du code de la bonne maison ». Retirés du monde extérieur, c’était interdit pour les enfants de sortir du domaine, sous peine de violence, comme on peut le voir à la page 24 : « Mon frère ignorait autant que moi si nous avions assez de sous parce que notre père ne nous amenait jamais avec lui au village pour acheter des provisions à cheval. Il en revenait toujours en beau fusil. Nous n'aimions pas cela, il nous flanquait des horions ». De plus, son ignorance face au monde réel est une fois de plus montré par l'éducation religieuse dans les livres saints que son père l’obligeait à relire et à retranscrire à chaque jour depuis son enfance. Se croyant un gars et ne sachant pas comment elle était venue sur terre par manque d'éducation, elle demanda à son frère s'ils venaient de l'orifice du pénis de son père : « Elles étaient toutes molles et joufflues, beaucoup plus grosses que celles de mon frère ou que les miennes à l'époque où j'en avais encore (...) Je demandai à mon frère s'il croyait vraiment que nous venions de là, à l'instar des veaux et des gorets » (page 31).