Dans quelle mesure est-on l'auteur de sa propre vie ?
« Notre vie est un livre qui s’écrit tout seul_. Nous sommes des personnages de roman qui ne comprennent pas toujours bien ce que veut l’auteur._ » dit Julie Green. L’homme serait donc soumis à un destin, une force supérieure qui nous échapperait totalement. Mais n’a-t-on aucune emprise sur son existence ? L’homme ne peut-il pas agir librement et décider de ses actions ? S’il a conscience d’être, tout homme ne peut-il pas faire ses propres choix et donc tracer seul son chemin ? Dans quelle mesure est-on donc auteur de sa propre vie ? Si nous ne sommes pas auteur de notre propre vie, qui l’est ? Autrui a-t-il une quelconque influence sur notre cheminement ou sommes-nous seuls maitres de notre existence ? Au-delà de la connaissance de soi même et de l’éventuelle influence d’autrui, être auteur de sa vie, ne serait-ce pas d’abord y trouver un sens ?
Si, comme le prétend Aristote, vivre, c’est la « capacité de se nourrir, croître et dépérir par soi-même » alors l’homme est maitre de sa vie. Si l’existence humaine se résume à la survie biologique de notre corps, l’homme est tout à fait capable de prendre en main sa vie et de subvenir à ses besoins. Mais on peut se demander si vivre et exister sont deux choses similaires. En effet, vivre se résume à la perspective biologique, les animaux vivent également, au même titre que nous. Par contre, seul l’homme peut prétendre exister. Il peut se représenter sa vie parce qu’il a une conscience. L’homme a conscience d’être et peut par conséquent prétendre être l’auteur de sa propre vie. Il est donc libre et responsable de ses actes. Jean-Paul Sartre, philosophe français du XXème siècle, définit l’existence humaine comme la liberté et confère à l’homme une responsabilité absolue. L’homme a la capacité de se juger lui-même : « La conscience me donne la capacité de ne pas être ce que je suis et d’être ce que je ne suis pas » Pour Sartre, exister, c’est devenir ;