Dans quelle mesure la flexibilite du travail agit-elle sur l’emploi ?
Introduction
Depuis une trentaine d’années et la fin des Trente Glorieuses, le chômage reste un phénomène de masse dans les pays développés à économie de marché ou PDEM, qui s’est accentué avec la grave crise économique et financière que le monde a connue en 2008 et 2009. C’est une des raisons pour lesquelles l’emploi a été au cœur des discussions du récent sommet sur la crise organisé au début de cette année, avec les partenaires sociaux, par le président Nicolas Sarkozy.
La solution controversée qui avait été proposée puis mise en œuvre au début des années 2000 par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin de réduire le temps de travail à 35 heures par semaine semble avoir eu un impact direct sur l’emploi limité. En effet, si les chiffres divergent selon les sources, il semble que cette mesure ait permis de créer entre 200 000 et 300 000 emplois : l’OCDE parle « d’une contribution modérée et incertaine à la baisse du chômage ». De plus, son coût considérable pour le budget de l’Etat et le handicap qu’elle pose à la compétitivité des entreprises poussent à nous interroger sur le bien-fondé d’une telle mesure, et plus largement sur le succès en termes de création d’emplois qu’une politique de réduction du temps de travail induit. De ce fait, une telle mesure ne semble pas être efficace pour résorber le chômage.
Une alternative existe, proposée depuis le XVIIIe siècle par les économistes classiques et réclamée de longue date par les syndicats patronaux : augmenter la flexibilité du travail, c’est-à-dire permettre aux entreprises de pouvoir s’adapter rapidement aux changements de la demande, aux aléas du marché en licenciant ou en baissant les salaires si nécessaire. Ainsi, dans quelle mesure flexibiliser le travail pourra s’avérer bénéfique pour l’emploi ? Si la flexibilité du travail semble au premier abord favoriser la réduction du chômage (I), il semble également qu’elle ait des