Dans quelle mesure la lecture des romans permet-elle de connaître une période historique et une société ?
OBSERVATIONS
Le roman a longtemps été désavoué et négligé au profit des autres genres littéraires. C’est avec de nouveaux mouvements, le romantisme, le réalisme ou encore le naturalisme, de Chateaubriand à Zola, que les auteurs du XIXème siècle ont fait renaître un genre romanesque plus réaliste traitant souvent des sujets d’ordre politique et historique. Ainsi, selon un philosophe, le roman permettrait l’acquisition de davantage de connaissances dans les domaines socio-économiques que les écrits d’un historien ou d’un économiste. Le romancier surpasse-t-il l’historien dans l’analyse d’une société passée ? Cette étude expliquera d’abord en quoi le roman constitue le témoignage d’une réalité historique puis traitera la visée argumentative du roman qui souligne la volonté de l’auteur de transmettre un message subjectif spécifique à travers son récit.
I)Le roman, un témoignage d’une réalité historique
A-La peinture de certaines strates de la société
Au XIXème siècle, la France est en pleine période d’industrialisation ce qui induit l’apparition d’un nouveau mode de consommation et ce qui permet à la bourgeoisie moyenne de s’imposer économiquement et politiquement. D’où le thème des classes sociales et de l’argent récurrent avec Balzac et Zola, deux auteurs se réclamant de la mimesis d’Aristote (l’illusion du réel).
Zola : Au Bonheur des Dames (thème de la mort des petits magasins au profit des grandes enseignes ; contraste entre la précarité des employés et le luxe des étalages de ces nouveaux temples de la consommation)
Balzac : Le Père Goriot (thème de l’exode rural et des couches sociales parisiennes) / Le Colonel Chabert (critique sociale : pertes des valeurs morales au profit de l’argent).
B-Le désir de retracer les grands événements
Nombreux sont les romans où le cadre emprunte la réalité historique d’un grand événement (une