Dans quelle mesure la politique est-elle, dans les démocraties représentatives, l’affaire de professionnels ?

La démocratie représentative est la forme de démocratie moderne. Elle est née à partir de avec l’État moderne, c’est a dire au cours de la modernisation des institutions. Elle est donc le résultat de la modernisation de l’État. On peut comprendre la démocratie représentative par contraste avec ce qu’était la démocratie athénienne. Le souci du nombre dans les pays d’aujourd’hui(des Etats avec un peuple beaucoup plus nombreux qu’à l’époque antique) rend impossible l’application de la démocratie athénienne à notre époque. La forme démocratique antique a comme trait caractéristique un gouvernement composé de citoyens masculins quelconques, avec l’idée de roulements dans les postes, chacun étant jugé capable de tenir de tels postes dans toutes les prises de décisions qui concernent l’Etat. On a donc bien une démocratie « pour le peuple par le peuple » (seulement les hommes adultes). Cette forme n’étant bien évidemment plus envisageable de nos jours a été « remplacée » par une forme de démocratie représentative. Pour que l’idée de démocratie puisse être investie dans l’État moderne il fallait un opérateur spécifique qu’on appelle la représentation. Elle permet au contrat social de devenir effectif et l’investit de principes démocratiques : les membres délèguent la tâche de gouverner en leur nom. La représentation apparaît théoriquement comme le véhicule pour former l’unité et l’intégrité nationale et évite de réunir tout le monde. Ainsi, les représentants ont la délicate tâche d’être à la fois autonomes vis à vis du peuple, mais également à l’écoute de leurs demandes et intérêts. Il doit donc trouver ce juste milieu pour assurer un gouvernement représentatif efficace et démocratique. Mais avec le phénomène de démocratisation de l’Etat moderne, concoure une autre tendance : celle de la professionnalisation des représentants. La professionnalisation est la