Dans quelle mesure les nouvelles caractéristiques de la croissance à partir des années 1980 ont-elles conduit à une transformation de l’organisation du travail ?
Contesté dès la fin des années 1960, en raison de la pénibilité du travail qu’il engage, le modèle fordiste sera remplacé par une nouvelle organisation du travail qui donne plus de responsabilité au salarié et donc accroît la pression qui pèse sur lui.
Fin 2007, les suicides de trois salariés du technocentre de Renault à Guyancourt (Yvelines) permettent de s’interroger sur la viabilité de cette nouvelle organisation du travail.
Celle-ci a subi d’importantes mutations à partir de la croissance des années 1980. Les nouvelles caractéristiques de cette croissance (: le renforcement de l’internationalisation et de la concurrence des pays émergents et le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication) ont rendu ces mutations inévitables.
Mais quelles ont été alors les conséquences des nouvelles caractéristiques de la croissance (depuis les années 1980) sur l’organisation du travail ?
Pour tenter de répondre à ce questionnement étudions les deux priorités majeures sur lesquelles repose désormais l’organisation du travail : le contrôle de la qualité et la flexibilité.
S’inspirant du toyotisme, la nouvelle organisation du travail repose sur le concept fondamental de pilotage de la production par l’aval : désormais c’est la demande qui dicte la production et non l’offre qui crée une demande (modèle fordiste).
De ce fait, la demande accrue des ménages en produits différenciés impose aux producteurs une logique de différenciation. Cette logique implique des investissements en recherche et développement et en capital technique : elle est donc très onéreuse. On joue alors sur les stocks et l’absence de rebus pour réduire au maximum les coûts de productions (et donc amortir ces investissements). Ainsi le contrôle de la qualité devient une exigence première de la nouvelle