Dans quels mesure peut-on parler de la disparition de la classe ouvière ?
Thème : société
Mise en ligne : 07/04/2010
Dossier réalisé par Philippe Deubel
Introduction
Les Trente Glorieuses ont vu tout particulièrement en France un mouvement d’extension progressive des classes moyennes au sein de la société, mouvement permis par l’enrichissement rapide dû au plein-emploi et à la croissance du produit intérieur brut mais aussi par la création de multiples droits économiques et sociaux. Cette période faste, que certains identifient même comme « l’âge d’or de la société française du XXe siècle » (Jean Fourastié) a d’ailleurs laissé croire pour un temps à l’existence d’un modèle français de croissance économique et de progrès social.
A partir du milieu des années 1970, une autre histoire a cependant commencé à se dessiner, marquée par une croissance ralentie et l’émergence d’indéniables difficultés économiques et sociales.
Qu’entend-on par classes moyennes ?
Origine
A priori, l’expression classe moyenne (que certains mettent au pluriel, préférant parler de « classes moyennes ») est confuse. D’une part, en suggérant l’existence de groupes moyens, on introduit l’idée de mesure, évoquant un continuum dans lequel ces groupes occupent des positions non extrêmes sur des échelles de stratification classant les individus selon la qualification, le revenu, le niveau d’éducation, le prestige ou encore le statut. D’autre part, en employant l’expression de classes, on introduit immédiatement le thème opposé du rapport de classes et de l’ambiguïté de l’existence de cette classe moyenne par rapport à l’antagonisme fondamental qui oppose la classe