Darwin, évolutionnisme et créationnisme

Les religions et la science ont eu longtemps un point commun, c’est de détester le hasard. Les premières s’en remettent au plan divin pour éliminer le hasard. Dieu est à l’origine de tout. Les sciences ont longtemps considéré que l’ordre cosmique garantit que tout est déterminé dans les moindres détails. Pourtant, Démocrite affirmait au Vème siècle avant JC que « tout ce qui existe dans l’univers est le fruit du hasard et de la nécessité. 2300 ans se sont écoulés avant que Jacques Monod ne retienne la formule « Le hasard et la nécessité » comme titre de son ouvrage. Durant ce temps, la science ne s’est pas résolue facilement à accepter le hasard tant elle préfère être associée à la prévision et au contrôle. Mais accueillir le hasard comme objet de science n’est pas la même chose que l’admettre comme fondement de la réalité. De fait, il faudra attendre le 17ème siècle et la théorie des jeux pour qu’une physique du hasard s’impose, et encore au moins 2 siècles et les progrès de la microphysique pour qu’elle s’applique à l’éventualité que l’univers soit indéterminé. Charles Darwin qui n’était pas spécialement porté sur la religion a osé braver cet idéal et faire du hasard une réalité objective, le moteur même de l’évolution du vivant. Cette évolution fonctionne selon lui grâce à des mutations aléatoires qui ne justifient pas, à titre de finalité, la survie des espèces qui les utiliseront. Ces mutations sont seulement utiles parce qu’elles offrent un panel de variations à la sélection naturelle qui n’obéit à aucun projet. C’est cette acceptation du hasard qui fait encore l’essentiel du scandale provoqué par la théorie de Charles Darwin. Qui est Charles Darwin ? Né en 1809, Charles Darwin est le petit fils de Erasmus Darwin, médecin et libre penseur célèbre. Charles Darwin n’a qu’une passion, la nature. Dès son plus jeune âge, il collectionne les coquillages, les minerais, puis les coléoptères. Son père, Robert